Des jambes hors de contrôle

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble neurologique qui provoque un besoin incontrôlable de bouger les jambes. Ceux qui en souffrent décrivent des sensations de brûlure, des picotements, des tiraillements ou encore l'impression que des insectes rampent sur leurs jambes. Ces symptômes parfois douloureux peuvent évoluer – s'aggraver ou s'atténuer – et même disparaître. Mais en l'absence de traitement, ils réapparaissent souvent. Ils peuvent se manifester lorsque vous êtes assis(e), par exemple dans un avion ou pendant un trajet en voiture, en lisant un livre ou en regardant la télévision dans un fauteuil, mais aussi lorsque vous êtes couché(e).

Les symptômes sont plus marqués le soir, et encore plus juste avant de s'endormir. De quoi sérieusement impacter la vie quotidienne… L'agitation constante des jambes empêche de bien dormir. Résultat: vous vous sentez fatigué(e) en journée, vous avez du mal à vous concentrer et êtes sujet(te) à des sautes d'humeur...

La maladie peut se déclarer à tout âge. Près de 80 % des personnes atteintes de ce syndrome présentent des secousses musculaires involontaires pendant leur sommeil. En moyenne, elles se produisent toutes les 15 à 40 secondes…

Les causes

On distingue deux types de SJSR: le SJSR idiopathique et le SJSR secondaire. Idiopathique signifie que la maladie a une cause génétique ou indéterminée; elle n'est pas la conséquence d'une autre affection. Le SJSR secondaire, par contre, est déclenché par autre chose (diabète ou grossesse, par exemple). 

Les causes exactes du SJSR ne sont pas encore totalement identifiées, mais plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle:

• Une prédisposition génétique (le SJSR est fréquent dans la famille).
• Une carence en fer.
• Une transmission altérée des signaux dans votre système nerveux.
• Grossesse: 1 femme enceinte sur 5 souffre de SJSR, les symptômes se manifestant le plus souvent entre la 28^e et la 40^e semaine de grossesse. En général, les symptômes disparaissent après la naissance de l'enfant. Toutefois, ces femmes sont plus susceptibles de développer un SJSR plus tard dans leur vie que celles qui n'en ont pas souffert pendant la grossesse.
• Des maladies sous-jacentes telles que l'insuffisance rénale et le diabète, ainsi que certains médicaments, peuvent provoquer ou aggraver le SJSR.

Les symptômes du SJSR peuvent empirer si vous fumez, si vous buvez beaucoup de café et/ou d'alcool, si vous faites peu d'exercice ou si vous êtes en surpoids.

Diagnostic et traitement

Il n'existe pas de tests spécifiques pour déterminer si vous souffrez du SJSR. Pour poser un diagnostic, votre médecin vous posera des questions sur vos symptômes. Il vous demandera par exemple si ceux-ci se manifestent toujours au repos. Si vous avez des crampes lorsque vous êtes en mouvement, il ne s'agit pas du SJSR! Votre médecin examinera également vos jambes à la recherche d'anomalies au niveau de la peau, de la circulation sanguine, de la sensibilité de vos jambes et de vos muscles. Si le médecin soupçonne que vous souffrez du SJSR, il effectuera une analyse de sang pour vérifier votre taux de fer, votre réserve de fer et votre fonction rénale.

Si le syndrome des jambes sans repos est dû à une autre maladie ou une grossesse, les symptômes peuvent parfois disparaître lorsque cette autre affection est traitée ou lorsque le bébé est né. Si le SJSR est causé par la prise de certains médicaments, les symptômes s'atténueront ou disparaîtront également lorsque vous arrêterez de les prendre. Le SJSR peut également être causé par une carence en fer, souvent observée chez les jeunes filles menstruées (en raison des pertes de sang) ou chez les végétariens (en raison d'un manque d'aliments riches en fer). Dans ce cas, des suppléments de fer peuvent apporter un soulagement. Le médecin tentera donc d'abord de déterminer s'il existe une cause sous-jacente. Si vous pensez que vos médicaments peuvent être à l'origine de vos symptômes, ne les arrêtez pas de votre propre initiative! Demandez toujours l'avis de votre pharmacien ou de votre médecin.

Dans les autres cas, il est malheureusement impossible de guérir le SJSR.

Heureusement, en adaptant votre mode de vie, vous pouvez atténuer les symptômes:

• Faites de l'exercice physique modéré (des sports où le rythme cardiaque et la respiration s'accélèrent, tels que la course à pied, la natation...) et des exercices de musculation des jambes. Cela peut réduire les symptômes de moitié! Attention toutefois à ne pas choisir une activité trop intense (qui pourrait augmenter les symptômes) et à ne pas faire de sport juste avant de vous coucher.
• Limitez votre consommation de boissons caféinées et d'alcool, surtout le soir.
• Arrêtez de fumer.
• Évitez le sucre et les autres aliments qui augmentent le taux de sucre dans le sang.
• Adoptez un rythme de sommeil sain et essayez autant que possible de toujours vous coucher à la même heure.
• Prenez des bains chauds pour détendre vos muscles. Ou faites-vous masser!
• Essayez le yoga ou la méditation. Ces techniques de relaxation réduisent le stress et peuvent atténuer les symptômes et vous aider à vous endormir plus facilement.

Dans un premier temps, on essaiera de traiter la maladie sans médicaments afin d'éviter tout effet indésirable. Mais si l'adaptation du mode de vie s'avère insuffisante, le médecin peut prescrire des médicaments visant à réduire les symptômes et améliorer la qualité du sommeil.

Les agonistes de la dopamine sont souvent prescrits aux personnes souffrant de SJSR, mais ils peuvent avoir des effets indésirables désagréables - surtout au début - tels que nausées, vertiges et somnolence, et en cas d'utilisation prolongée, le SJSR peut parfois s'aggraver. Dans les cas graves d'insomnie, les médecins prescrivent parfois un somnifère léger, car il procure également une relaxation musculaire. Mais comme vous le savez peut-être déjà, les somnifères créent une dépendance et l'accoutumance ne tarde pas à se manifester.

L'importance de la compréhension et du soutien

Les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos sont parfois confrontées à l'incompréhension, car la maladie n'est pas toujours visible pour l'entourage. Si vous connaissez un proche atteint de cette maladie, faites preuve de compassion. Le soutien, tant de la part des professionnels de la santé que des proches, est très important.